Montréal : miroir de la civilisation occidentale
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Circuit de découverte urbaine
Toute ville est le reflet de la société qui la construit et des
valeurs qui l'animent. En ce sens, Montréal est un livre ouvert sur la
civilisation occidentale. La visite Montréal : miroir de la civilisation
occidentale nous permet d'en feuilleter certaines pages éloquentes et
d'en fournir les clés d'interprétation. Les valeurs de la civilisation
occidentale transmises à travers des générations d'hommes et
de femmes, et dont nous sommes le produit, sont aisément repérables
à Montréal. Certains lieux comme la Place d'Armes ou encore le secteur
du canal Lachine sont autant de chapitres qui illustrent des volets de l'histoire
de l'occident. La visite des ces lieux nous permettra d'identifier
le cheminement particulier de Montréal en comparant ce qui s'y
est passé avec les événements analogues en Europe ou
ailleurs en Amérique. En ce sens, le miroir montréalais possède
ses propres caractéristiques et c'est ce que l'excursion que nous
proposons permettra de découvrir.
Les grandes découvertes du XVIe siècle
Site visité : monument aux fondateurs sur la place d'Armes
Le XVIe siècle est marqué par deux événements majeurs
: la Réforme et les grandes découvertes. La rencontre en Amérique
entre l'Européen et l'Amérindien, cet autre totalement différent,
provoque une confrontation qui bouleverse un univers européen déjà
ébranlé par les guerres de religion. Les contacts entre Européens
et Autochtones prennent rapidement l'allure de rapports d'exploitation féroces
et dans certains cas d'extermination. Justifiés par des motifs
économiques et idéologiques, ces rapports ont cependant été
contestés par certains penseurs humanistes du XVIe siècle. En France,
Montaigne (1533-1592) a violemment dénoncé les conditions
d'exploitation dont sont victimes les Amérindiens. En Espagne et avec
l'accord de Charles Quint, Las Casas (1474-1566) a même forcé la
tenue d'un débat dans le but de changer ces conditions. Malheureusement
ce courant demeurera minoritaire. Ici même, en Nouvelle-France, comment
ces rapports ont-ils évolué ? Une plaque com-mémorative en
face du monument aux fondateurs et datant de 1954 illustre de façon frappante
la conception qui anime les conquérants français. On y lit que «
Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, tua le chef indien de ses propres
mains » en 1664. Mais, tout comme ailleurs en Amérique, cette conception
est contestée en Nouvelle-France et la Grande Paix de Montréal de
1701 en est un exemple éloquent.
Signatures des nations autochtones sur le traité de la Grande Paix
de Montréal en 1701
L'esclavage à l'époque moderne
Site visité : la place Royale
Esclave noir sur la place du marché (place Royale) en 1749
La Renaissance a fourni à l'Europe certains de ses plus grands chefs-d'oeuvre
et certaines de ses plus belles aventures. Pourtant, le XVIe siècle a
aussi été témoin de grandes atrocités. C'est suite à
la rencontre avec le Nouveau Monde et la colonisation de celui-ci qu'on a
commencé à ériger le système moderne de l'esclavage. Ce
système est principalement associé avec les États-Unis ou les
Antilles mais la Nouvelle-France n'en n'a pas été exempte.
Sans prétendre qu'une réelle société esclavagiste s'est
établie ici, on peut dire que l'esclavage a néanmoins été
important. C'est en retraçant les récits d'esclaves d'ici, comme
cette Marie-Josephe Angélique, torturée et exécutée
sur la place Royale en 1734 pour avoir mis le feu à la ville en tentant
de s'enfuir, que l'on peut reconstituer ce chapitre peu glorieux de l'histoire
moderne.
Le nouveau monde des XVIIe et XVIIIe siècles
Site visité : le Vieux Séminaire de la place d'Armes
Le fort des messieurs de Saint-Sulpice sur la montagne, avant 1825
Les périodes des XVIIe et XVIIIe siècles
sont caractérisées par la présence de l'ancien et du nouveau.
En effet, tout en établissant des changements importants dans les mentalités,
les sociétés occidentales demeurent sur plusieurs plans encore marquées
par la pensée médiévale.
Le Vieux Séminaire de Montréal témoigne d'une certaine façon
de cette ambivalence. Manoir construit en 1685 par les messieurs de Saint-Sulpice
et le plus ancien édifice de Montréal encore existant, ce bâtiment
est le centre nerveux de la seigneurie des Sulpiciens qui contrôlent
alors l'ensemble des terres de l'île de Montréal. Ce régime
seigneurial qui caractérise la Nouvelle-France ne sera aboli qu'en 1854.
Mais ce système féodal d'exploitation de la terre est-il identique
au régime seigneurial du Moyen Age ? Les paysans de la Nouvelle-France
obéissent-ils aux mêmes règles que les serfs ? Quels sont les
pouvoirs des seigneurs en Nouvelle-France ? Comment ce système seigneurial
évolue-t-il après la Conquête ? Par ailleurs, la colonie française
demeure-t-elle le reflet de cette société médiévale où
régnent les trois ordres tels que définis par Adalbéron, évêque
de Laon, en 1030: ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent
?
Les changements coloniaux : XVIIIe - XIXe siècles
Sites visités : la basilique Notre-Dame et la Banque de Montréal
Période d'expansion stimulée par la révolution industrielle,
les XVIIIe et XIXe siècles témoignent de la
montée en Occident d'une classe de bourgeois capitalistes dont l'ambition
n'a pas de frontières. Et l'Angleterre est alors le fer de lance de cette
course aux profits alimentée par une exploitation brutale des familles
ouvrières.
Témoignages architecturaux ambitieux qui illustrent cette période,
les édifices de la basilique Notre-Dame et de la Banque de Montréal
reflètent d'une certaine façon les changements survenus dans la
colonie après la conquête de 1760. La basilique Notre-Dame était
en 1829 le plus vaste édifice religieux en Amérique du Nord. Elle
fut construite par James O'Donnell, un protestant d'origine new-yorkaise,
sous l'autorité des Sulpiciens, qui firent entrer Montréal dans
le monde nord-américain de l'architecture néo-gothique, brisant
ainsi avec la tradition architecturale de l'Ancien Régime français.
Construit en 1847 et complété en 1905 par John Wells, un architecte
britannique immigré à Montréal, l'édifice de la Banque
de Montréal, temple de l'argent, répond au temple de la religion
qu'est la basilique Notre-Dame.
Ces deux édifices monumentaux illustrent ainsi la dualité de la
société montréalaise du XIXe siècle, répartie
entre pouvoir religieux, catholique et francophone d'un côté, et
pouvoir financier, protestant et anglophone de l'autre. La conception architecturale
qui inspire la construction de ces deux temples est également l'occasion
de lancer deux clins d'œil à des périodes passées ; en
effet, la Banque de Montréal s'inspire de l'antique Panthéon romain
alors que la basilique Notre-Dame reproduit certains éléments de
l'architecture médiévale gothique.
La basilique Notre-Dame (1) et la Banque de Montréal (2)
Le XVIIIe siècle : les « Lumières », la révolution
américaine et la révolution française
Sites visités : le château de Ramezay et la maison du Calvet
Le XVIIIe siècle est souvent associé à une période
de bouillonnement d'idées, le tout culminant en 1776 et en 1789
avec les révolutions américaine et française. Ne dit-on pas
du XVIIIe siècle qu'il est le siècle des Lumières
? Les philosophes ont en effet abordé un éventail très large
de sujets - du bonheur terrestre à la nature, en passant par la religion
- et ont voulu réunir toute la somme de leur savoir en une grande encyclopédie,
celle de Diderot et de d'Alembert. Ce grand brassage d'idées a permis
une réflexion sur la politique et l'élaboration de nouveaux systèmes
politiques. Les philosophes, approuvés par la majorité de la bourgeoisie,
ont remis en question la monarchie absolue et de droit divin pour proposer
d'autres modèles dans lesquels le peuple a des droits et surtout,
la souveraineté. Ce cheminement d'idées, accompagné d'une foule
d'autres causes, a éventuellement débouché sur des événements
majeurs du XVIIIe siècle : la révolution américaine,
qui a fait des États-Unis une république indépendante et démocratique
et la révolution française de 1789 par laquelle les citoyens français
ont rejette le pouvoir monarchique.
Quel impact ces événements ont-ils eu ici ? Même s'il n'y
a pas eu de grand philosophe ou de grande révolution, certains Montréalais,
dont Pierre Du Calvet et Fleury Mesplet, ont été de grands partisans
de ces nouvelles idées et ont tenté d'amener la population de la
province de Québec à suivre les exemples américains et français.
Les révolutions libérales du XIXe siècle
Site visité : la maison Papineau, rue Bonsecours
Après les grands bouleversements que la Révolution française
a amenés dans toute l'Europe, le Congrès de Vienne de 1815 tente
de rétablir l'Ancien Régime et l'ordre établi : les monarchies
sont de retour sur leur trône, la noblesse reprend ses privilèges
et les citoyens redeviennent des sujets avec peu de droits. La révolution
française est cependant bien difficile à effacer : les idées
qu'elle a semées germent en Europe et le vieux continent sera bouleversé
par une vague de révolutions libérales sans cesse réprimées
par les armées royales. Pourtant, la bourgeoisie, appuyée
par un peuple qui n'a souvent rien à perdre, continuera son travail
de sape de l'Ancien Régime et les monarchies de droit divin seront peu
à peu remplacées par des gouvernements libéraux en chemin vers
la démocratie.
Cette vague révolutionnaire ne se cantonne pas en Europe, elle dépasse
l'Atlantique pour venir ébranler l'Amérique latine et le Haut et
le Bas Canada. C'est à ce courant de réforme qu'appartiennent Papineau,
Nelson et les autres Patriotes, et c'est une révolution semblable qu'ils
ont tenté de faire. Les rébellions des Patriotes en 1837-1838 se
solderont cependant par des échecs et leur quête d'égalité,
de démocratie et de liberté ne sera pas, du moins immédiatement,
écoutée.
La révolution industrielle du XIXe siècle
Sites visités : rue de la Commune, le port, le canal de Lachine, le
quartier Griffintown
La révolution industrielle, qui prend racine dans l'Angleterre du XVIIIe
siècle et se développe rapidement au siècle suivant, provoque
un bouleversement majeur dans les sociétés occidentales. De nouvelles
sources d'énergie, la mécanisation de la main-d'oeuvre, de nouveaux
moyens de transport font en sorte que la productivité fait un énorme
bond en avant. D'autres pays suivront l'exemple anglais et transformeront
en profondeur les structures économiques et sociales de leur société.
Le Canada, avec Montréal en tête, opère ces changements à
partir des années 1850. C'est alors qu'on voit s'installer ici une grande
bourgeoisie commerçante et industrielle, qui sera surtout anglaise et
écossaise. On planifie également de grands travaux d'aménagement
: le canal Lachine, moyen de transport et source d'énergie, le chemin
de fer et le pont Victoria, les grands silos à grains et surtout, les
usines où travaillent des ouvriers de plus en plus nombreux. Ces
derniers viennent des campagnes environ nantes mais également d'Irlande
: Montréal accueille ses premières grandes vagues d'immigrants.
Ces ouvriers s'entassent dans le coeur industriel canadien de l'époque,
le Griffintown, et doivent vivre dans des conditions extrêmement difficiles
: les duplex sont bâtis à la hâte, sans lumière et sans
eau, le travail en usine est peu payé mais ardu, les syndicats sont illégaux,
l'hygiène est déficiente et les épidémies sont nombreuses.
Comme ailleurs, ces premiers pas de l'industrialisation sont synonymes de
misère pour la masse d'ouvriers naissante et synonymes de profits importants
pour la grande bourgeoisie.
Exécution des Patriotes à la prison du Pied-du-Courant en 1839
Fin XIXe siècle et début du XXe siècle : l'amélioration
des conditions
Sites visités : le quartier Griffintown, le Golden Square Mile
Les conditions de vie difficiles des débuts de l'industrialisation
ne resteront pas toujours les mêmes. Avec divers mouvements, comme les
syndicats ou le mouvement réformiste, les ouvriers des pays industrialisés
améliorent leur condition sans toutefois sortir de la misère.
À Montréal, alors que la ville reçoit plusieurs vagues d'immigrants
européens qui ramènent du vieux continent des idées comme le
syndicalisme ou le socialisme, ces améliorations commencent peu
à peu. Les Chevaliers du travail, syndicat d'origine américaine,
travaillent de façon active à améliorer les conditions des
ouvriers montréalais, des partis ouvriers se forment, l'éducation
ouvrière se développe: il y a un bouillonnement d'idées à
Montréal, notamment parmi la communauté juive récemment arrivée
d'Europe centrale ou de l'est.
Le quartier ouvrier du Griffintown en 1896
La montée du mouvement réformiste dans les grandes villes américaines
du nord influence une partie de la bourgeoisie d'ici : on crée
du logement ouvrier plus sain et confortable, comme ce Diamond Court
du philanthrope Herbert Ames ; dans les années 1920, on généralise
le triplex montréalais où sont installés l'eau courante, le
chauffage et l'électricité ; on instaure des Gouttes de lait pour
offrir du lait pasteurisé aux mères et ainsi éviter les infections
mortelles aux nourrissons ; on érige des bains publics pour pallier au
manque de baignoires dans les logements. Par contre, ces améliorations
n'amènent pas pour autant l'égalité au sein de la société
: les demeures fastueuses et le grand train de vie de la haute bourgeoisie
du Golden Square Mile ou du Westmount naissant le démontrent bien.
Le petit-fils du riche William Van Horn, président du CPR
Le XXe siècle : le temps des grandes transformations
La grande crise économique des années 30
New York, le 29 octobre 1929 : c'est le mardi noir qui plonge l'Amérique,
puis le reste du monde industrialisé dans la misère. Montréal
garde beaucoup de traces de cette dure période, notamment les travaux
publics pour lesquels on engageait des chômeurs, pères de familles
nombreuses, pour 0,25 $ par jour : ainsi furent réalisés le tunnel
Wellington, le marché Atwater et le bain Hogan.
Évidemment ces mesures publiques n'ont pas été suffisantes
et la misère a été quasi généralisée au sein
de la classe ouvrière. En Europe, l'intolérance, en particulier
face aux Juifs, s'est accentuée. Dans une moindre mesure, l'antisémitisme
s'est manifesté à Montréal, notamment par les campagnes de
boycott des commerces juifs de la rue Saint-Laurent.
La Deuxième Guerre mondiale
De 1939 à 1945, l'Europe a été le théâtre d'affrontements
continus entre les puissances de l'Axe et les Alliés. Le Canada a participé
de plusieurs manières à ce conflit : en envoyant des troupes au
front mais également en transformant son économie à peine
sortie de la grande crise en véritable industrie de guerre. Les usines
se sont alors remises à fonctionner à pleine capacité et les
ouvriers et ouvrières ont pu recommencer leur longue marche vers l'amélioration
de leurs conditions.
La désindustrialisation
La poussée qu'a amorcée la Deuxième Guerre mondiale s'est
poursuivie dans les années 1950. Mais ce boom industriel a commencé
à ralentir dès les années 1960 alors que l'économie montréalaise,
comme la plupart des économies du monde occidental, devient une économie
de service. Les industries qui avaient employé depuis plus d'un siècle
la majeure partie de la classe ouvrière ont commencé à
fermer leurs portes ou à déménager ailleurs. Montréal
a donc dû faire face à un phénomène de désindustrialisation
; d'anciens quartiers ouvriers, comme la Petite-Bourgogne ou le faubourg à
m'lasse, ont été vidés de leur population et l'activité
manufacturière a diminué.
Démolitions dans la Petite-Bourgogne dans les années 70
Le Montréal d'aujourd'hui
Montréal n'est plus maintenant la métropole du Canada. Elle n'en
demeure pas moins une ville importante qui réflète toujours la société
occidentale dont elle fait partie. Sa composition multiethnique, par exemple,
le démontre éloquemment : le tiers des Montréalais sont d'une
autre origine que française ou britannique et le quart sont nés
à l'extérieur du Canada. Par son caractère multiculturel, Montréal
représente bien cette civilisation occidentale de plus en plus difficile
à définir, où, tout à la fois, se mêlent et se confrontent
des valeurs de plus en plus diversifiées.
L'architecture néo-classique à Montréal
Cette nouvelle forme d'architecture, inspirée d'une tradition
européenne, fait son apparition à Montréal dans la première
moitié du XIXe siècle avec le style néo-classique,
et réapparaît au début du XXe siècle avec le
style Renouveau classique. Elle regroupe différents styles,
dont le style néo-grec qui fait référence à l'architecture
de la Grèce antique et le néo-romain, inspiré par l'Antiquité
romaine.
L'architecture néo-classique caractérise un certain nombre de bâtiments
publics et institutionnels et se reconnaît à la présence de
certains éléments d'ensemble ou de détail :
- l'austérité, qui se dégage des formes, rigoureusement symétriques,
et des matériaux, le plus souvent des pierres de taille au fini
lisse;
- la forme cubique, coiffée d'un toit en croupe à pente faible
;
- des colonnes et colonnades surmontées de frontons triangulaires
et formant des portiques imposants.
Les colonnes sont couronnées de chapiteaux qui peuvent prendre
différentes formes. Chacune des ces formes est associée à un
ordre, qui représente un standard pouvant être raffiné, perfectionné
et même combiné pour être ajusté à des bâtiments
aux dimensions et aux styles variés. Il existe trois ordres principaux
: . l'ordre dorique est le plus simple, ses formes étant probablement
dérivées de celles des colonnes initialement en bois ; . l'ordre
ionique rappelle des formes organiques ou naturelles, comme celles
des coquillages ou des cornes de béliers ; . l'ordre corinthien
évoque des formes végétales comme les feuilles d'acanthe.
Le marché Bonsecours (1845) : portique à colonnes doriques
métalliques, surmonté d'un fronton
L'«ancien» palais de justice (1851-56)
Entrée principale composée d'un portique surmonté
d'un fronton qui repose sur six colonnes ioniques formant un péristyle.
L'édifice de la Sun Life (1913-18 ; 1923-26 ; 1927-33) :
colonnade corinthienne de quatre étages de hauteur
Église Congégationnelle Emmanuel (1906). Six colonne ioniques
surmontées d'un fronton triangulaire. Le meilleur exemple d'édifice
montréalais inspiré par le courant néo-grec
Petit glossaire
(tiré de Pinard, Guy. Montréal, son histoire, son architecture,
Tome 1. Montréal, La Presse, 1986)